Pierre & Vacances, qui possède les marques Pierre et Vacances, Center Parcs, Maeva et Adagio, et compte 12 000 salariés répartis sur 284 sites en Europe, retrouve son élan. Le chiffre d’affaires 2021/2022 du groupe est passé en un an de 1 à 1,7 milliards d’euros (+68 %), et son résultat net s’élève à 325 millions d’euros, à comparer avec une perte de -341 millions d’euros un an plus tôt. La progression de ses performances grâce à son nouveau plan stratégique « Réinvention», et sa conversion de dettes en capital réalisée en 2022, lui auront été bénéfiques. Le groupe est l’un des premiers à avoir profité du nouveau régime des classes de parties affectées, et il s’agit d’un des plus importants PGE restructurés à ce jour.
Pierre & Vacances était en effet en difficulté à la suite de la crise sanitaire de 2020/2021 et à l’accumulation d’une dette massive. Le groupe avait ainsi mené, à fin 2021 et début 2022, d’importantes négociations pilotées par ses administrateurs judiciaires auprès d’un consortium d’investisseurs, créanciers financiers et bailleurs institutionnels.
Le 10 mars 2022, la holding cotée a finalement conclu un accord avec un groupe d’investisseurs, Alcentra, Fidera et Atream, ainsi qu’avec ses principaux créanciers. C’est dans le cadre d’un plan de sauvegarde accélérée validé par jugement du Tribunal de Commerce de Lille le 19 juillet 2022, que le groupe a finalisé avec succès cette restructuration capitalistique et financière pour pouvoir envisager l’avenir.
Aux termes de cette restructuration, clôturée par l’assemblée générale du 30 septembre 2022, Pierre & Vacances a bénéficié d’un apport de fonds propres d’environ 200 millions d’euros. La société a aussi procédé à l’émission et l’attribution gratuite de bons de souscription d’actions de la société au profit de l’ensemble de ses actionnaires.
Cette opération a également permis un désendettement massif par une conversion en capital de près de 552 millions d’euros de dettes, incluant 215 millions d’euros de PGE
obtenu par la société en juin 2020. Au titre de sa garantie, l’État bénéficie d’une obligation de reversement structurée aux termes d’un contrat de fiducie dont les constituants sont les établissements prêteurs, et dont les bénéficiaires sont, d’une part l’État et, d’autre part, les établissements préteurs. Le groupe est désormais détenu à hauteur de 25 % par Alcentra, 24 % par Fidera, 12 % par les établissements prêteurs ayant converti leur dette en capital, 9 % par Pastel Holding, et à 30 % par le marché flottant.
Une nouvelle équipe de gouvernance a également été nommée. Le conseil d’administration est intégralement renouvelé et désormais présidé par Georges Sampeur. Le mandat de Franck Gervais en qualité de directeur général a été renouvelé.
Si une restructuration était « essentielle pour l’avenir du groupe» comme l’indique Franck Gervais, c’est donc également une étape impor- tante pour Gérard Brémond, fondateur et dirigeant du groupe depuis 55 ans qui, par cette opération, perd le contrôle et la gouvernance mais indique tout de même se réjouir « de la transmission du contrôle financier et de la gou- vernance du Groupe au consortium réunissant Alcentra, Fidera et Atream » en précisant que
« dans le respect des valeurs et des marques du groupe, je suis confiant dans les compétences et la personnalité de mon successeur Georges Sampeur, pour conduire le groupe vers un bel avenir ».
Cette restructuration financière finalisée, Franck Gervais annonce que le groupe va pou- voir « accélérer le déploiement de [son] plan stratégique « Réinvention » initié en 2021 et orienté vers un nouveau tourisme de proximité réinventé plus durable, 100 % expérientiel, moderne et soutenu par [ses] quatre marques touristiques Center Parcs, Pierre & Vacances, Maeva et Adagio. » Pour lui « ce virage stratégique fort et radical actuellement en cours devrait permettre au Groupe une amélioration de ses performances et un retour à une profitabilité durable.